Catégories

mardi 24 février 2015

Info plante : La fumeterre



La fumeterre est une plante amère bien connue pour son action sur la fonction biliaire. Les médecins Antiques l’appelaient d’ailleurs « herbe à la jaunisse ». Son nom viendrait du latin Fumus terrae, qui signifie fumée de la terre. « Son jus fait pleurer les yeux comme la fumée », écrivait Olivier de Serres en 1600. Les Grecs et les Latins avaient déjà noté que cette plante a une saveur de fumée. Mais c’est bien son amertume qui agit, comme l’a confirmé la science. De nombreuses plantes peuvent être amères, mais la fumeterre possède une particularité. A la différence de nombreuses plantes à visée hépatique, la fumeterre a plutôt une action de régulation plus que de stimulation uniquement. Elle peut donc convenir à de nombreuses personnes.
La fumeterre est une plante herbacée qui pousse facilement le long des chemins et des terres non cultivées. C’est la plante entière que l’on utilise pour ses propriétés, en infusion, en extrait hydroalcoolique ou encore en gélule.


Si vous voulez préparer une infusion de fumeterre, prenez la valeur de trois cuillères à soupe de plante pour un litre d’eau. Ne laissez pas bouillir (ce n’est pas une décoction) et faites infuser de cinq à dix minutes (au-delà, le goût deviendrait très amer et l’action trop forte). Buvez une tasse de tisane avant les trois principaux repas. L’amertume joue un rôle important mais elle est parfois difficilement supportable. Tout est question d’habitude mais si c’est vraiment trop dur pour vous, associez-y des plantes qui masqueront ce goût, par exemple les feuilles de menthe ou de la racine de réglisse.


mardi 17 février 2015

Info plante : La sabline rouge



En Algérie, on nomme la sabline rouge Fettat El Hjar. Largement utilisée par les médecines populaires du Maghreb, elle est par contre très peu connue en France. Peu de Simples Médecines fortifient la fonction rénale comme la sabline rouge. On la trouve bien sûr en Afrique mais aussi dans certaines régions de France. On l’appelle sabline parce qu’elle pousse sur du sable. 
Son indication principale : la dissolution des calculs. Vive la théorie des signatures ! Les sels alcalins, les carbonates de sodium et de potassium qu’elle contient y sont certainement pour quelque chose. 

Son action se porte d’abord sur les calculs rénaux mais également sur ceux qui affectent la vésicule biliaire. Elle fait des merveilles pour faire baisser un taux d’acide urique trop élevé. On la préconise donc naturellement contre la goutte, les coliques néphrétiques et les lithiases urinaires et rénales. La sabline rouge agira beaucoup plus en respect de ce terrain. On évitera ainsi davantage le risque de récidive. Notons qu’elle est aussi un excellent antiseptique urinaire.



En usage traditionnel on réduit en poudre la sabline rouge et on la mélange à de l’huile d’olive pour faire disparaître les taches de rousseur du visage. Dans ce cas, il faudra éviter l’exposition au soleil.


mardi 10 février 2015

Info plante : Le boswelia serrata




On récolte la résine des arbres du type Boswelia directement en incisant leur tronc. On peut ainsi extraire les petites parties de résine qui se durcissent au contact de l’air. 

L’huile essentielle d’encens, ou oliban, est issue de la distillation de cette résine. Depuis des millénaires on fait brûler directement cette résine sur des charbons ou dans des encensoirs. Dans les religions hindoue, catholique et bien d’autres encore, on considère que l’odeur qui s’en dégage favorise la connexion spirituelle. Les Égyptiens, les plus grands parfumeurs de l’Antiquité, utilisaient abondamment l’encens. 

Sous forme d’huile essentielle, on lui reconnaît des propriétés fortement immunostimulantes. Son action se porte particulièrement sur les virus. Les médecins traditionnels ayurvédiques lui attribuent des propriétés antiinflammatoires. On l’a vérifié aujourd’hui grâce à sa teneur en acides boswelliques. Il est donc utile pour le traitement de douleurs ou d’inflammations diverses. Les médecins traditionnels chinois l’utilisent également pour les mêmes raisons. En huile essentielle, on emploiera l’encens en application externe, seul ou en mélange avec d’autres pour une synergie. Pour un effet antiviral préventif, on peut appliquer 1 à 2 gouttes pures en guise de parfum sur les poignets et le thymus.


Si l’on s’intéresse à l’action énergétique de l’huile essentielle d’encens, on peut dire qu’elle est un grand remède restructurant. Autant au niveau biologique, immunitaire, émotionnel et psychologique, son action est bénéfique. Elle est très efficace pour calmer les angoisses, l’irritabilité et apaiser le stress en application sur le plexus solaire.

mercredi 4 février 2015

Info plante : La badiane



Le fruit de la badiane (Illicium verum), ou anis étoilé, est depuis longtemps apprécié pour sa forte odeur aromatique et ses bienfaits pour le ventre. En fait, cette partie de la plante est concentrée en huiles essentielles, à hauteur de 5 et 8%, surtout  localisées dans  le péricarpe de son fruit. Cet arôme puissant est facilement délivré par le biais d’une infusion ou d’une courte décoction ou même dans l’alcool.
On connait bien la badiane en tant qu’ingrédient du vin chaud mais elle est aussi présente dans de nombreuses préparations  pharmaceutiques ou encore dans les dentifrices. Elle entre aussi dans la composition du célèbre Pastis.

Surtout cultivée dans le Sud Est asiatique en Chine et au Vietnam, il est difficile de la faire pousser sous nos climats. La badiane du Japon (Illicium religiosum) qui a des fruits plus petits, inégaux, terminés par une pointe en forme de crochet, est toxique.


Si l’on utilise son fruit entier, il vaudra mieux la consommer en une courte décoction pour en faire ressortir ses précieux actifs. Réduite en poudre, l’infusion conviendra très bien. Par précaution, son utilisation est à éviter chez la femme enceinte. Dans tous les cas, sa consommation doit rester limitée dans le temps car l’accumulation de l’huile essentielle qu’elle contient peut devenir toxique. C’est la dose qui fait le poison, ne dépassez pas plus de trois semaines une cure soutenue.


mardi 27 janvier 2015

Info plante : La Nigelle



La nigelle est une plante aromatique originaire du Moyen Orient. La graine est utilisée en cuisine pour aromatiser de nombreux plats orientaux. Elle composait la fameuse « huile noire », remède précieux des pharaons de l’Egypte ancienne. En Arabe, la nigelle se nomme « habat al baraka »  : « la graine bénie ». Le prophète Mahomet a dit de l’huile de nigelle qu’elle guérissait de tous les maux, sauf de la mort.


La nigelle est riche en acides gras et en acides aminés essentiels. Elle contient 56% d’acide linoléique (oméga 6), ce qui lui assure son action anti-inflammatoire et anti-allergique. Elle renforce les défenses immunitaires, stimule la digestion et fait baisser le taux de sucre sanguin. On l’utilise en externe pour les problèmes cutanés tel que l’eczéma, les mycoses et les irritations de la peau. On peut également la rajouter dans une huile de massage pour l’inflammation des muscles et des articulations.

Elle est conseillée dans les affections du système immunitaire et en prévention des allergies saisonnières. Elle se consomme plus facilement sous forme de capsules et se conserve ainsi plus longtemps. Une cure d’un mois minimum est nécessaire pour ressentir ses effets à raison de quatre capsules de 500 mg réparties dans la journée.



L’acide linoléique est un acide gras polyinsaturé de la famille des omégas 6. On l’appelle acide gras essentiel, car il est essentiel au bon fonctionnement de l’organisme, qui ne peut le synthétiser. Il doit donc être apporté par l’alimentation. Une carence en oméga 6 entraîne une sécheresse cutanée, provoque des réactions allergiques et inflammatoires. Cet acide gras favorise la cohésion des cellules entre elles et combat la déshydratation.


mercredi 21 janvier 2015

Info plante : L'angélique


Tout est bon dans l’angélique ! Ses tiges que l’on confit dans le sucre, ses graines ou sa racine dont on tire ses vertus précieuses… Son parfum caractéristique est présent dans toutes ses parties. C’est d’ailleurs son odeur qui la rend facilement reconnaissable parmi ses congénères de la même famille, les Apiacées (anciennement nommées les Ombellifères). On peut distinguer l’angélique sylvestre (Angelica sylvestris) qui pousse facilement dans nos campagnes, surtout utilisée au niveau culinaire, et l’angélique officinale (Angelica archangelica) plus souvent cultivée en Europe. Les deux ont des propriétés similaires mais la variété officinale est la plus vertueuse. Sa racine fait partie des ingrédients de plusieurs élixirs de longue vie comme la  Liqueur  de  la  Grande  Chartreuse, l’Eau  de  mélisse  des  Carmes  ou  le ratafia d’angélique. Elle doit son nom à l’archange Raphaël qui l’aurait révélée aux hommes pour guérir de la peste. Elle  a  été  cultivée  à  cette  fin  dès  le XVème siècle. On l’a ensuite longtemps considérée comme une panacée pour toutes  sortes  de  maladies.  Un Niçois ayant vécu jusqu’à 120 ans affirmait que sa longévité était due à la mastication quotidienne  d’un  morceau  de  racine d’angélique.

Dans les croyances populaires, l’angélique revêt la réputation d’une plante protectrice qui pouvait conjurer les envoûtements. On l’appelait aussi «l’herbe aux anges» et sa racine était surnommée «racine du Saint Esprit». On la faisait porter aux enfants pour les protéger de tous les maux. Enfin, les joueurs d’échecs russes et américains portaient en guise de talisman un morceau de racine d’angélique pour attirer la chance.


mardi 13 janvier 2015

Info plante : Chélidoine



Lorsque l’on coupe une tige de chélidoine, il en sort un suc orange qui pourrait faire penser à de la bile. Ce constat, fait par les disciples de Paracelse et de sa théorie des signatures, a naturellement fait conseiller la chélidoine pour les affections du foie. On a pu vérifier par la suite qu’elle pouvait multiplier le flux biliaire par cinq ! Attention cependant au dosage, elle devient vite toxique.
La chélidoine contient de nombreux alcaloïdes, ce qui lui attribue de puissantes vertus mais rend son emploi délicat*. On la conseille en tant qu’antispasmodique, cholérétique et sédative. On la recommandait facilement pour soulager les douleurs du foie. En usage externe, elle est unanimement reconnue pour ses bienfaits sur les verrues. Huit jours peuvent suffire pour les faire disparaitre. Il suffit alors d’appliquer le suc frais localement deux à trois fois par jour. Ne débordez pas sur la peau autour de celles-ci car le suc caustique pourrait provoquer des lésions.
Pline et Dioscoride, disaient des hirondelles qu’elles se nourrissaient du latex de la chélidoine pour augmenter leur acuité visuelle. Ceci est une légende bien troublante quand on sait que le foie est intimement lié à la vue.

*La chélidoine peut être vraiment toxique. Il est donc important de bien la connaître pour l’utiliser. En usage interne, il vaut mieux ne jamais l’utiliser fraîche. Le Dr Palaiseul disait que 80 grammes de suc frais suffisaient pour tuer un chien de taille moyenne. En herboristerie traditionnelle, on peut employer 2 à 3 grammes par jour de plante sèche en poudre pour profiter de ses bienfaits sans risque.